Mieux-être
Jean-Louis Étienne; Osez l’autonomie

On ne présente plus cet aventurier, médecin de formation, mondialement connu pour ses expéditions en Arctique. Il a notamment été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986. Autant dire que, quand il aborde l’autonomie, il sait de quoi il parle. Fort de son expérience humaine, professionnelle, scientifique et intérieure, Jean-Louis Étienne propose à chacun, jeune ou moins jeune, homme ou femme, actif ou non, de tirer le meilleur parti de ses ressources ignorées. L’objectif ? Se prendre en main et devenir autonome pour se protéger des événements extérieurs, de ses propres contraintes, du poids des indécisions, de la torture de liens invisibles, afin de consolider son territoire intérieur, construire une assise au plus près de ses forces, de ses désirs, pour élargir ses étendues de liberté, de maîtrise personnelle.

Ce petit livre est à la fois une réflexion sur le sujet et un guide, avec des pistes d’actions concrètes pour le lecteur et citoyen. Comme l’auteur l’affirme, «Il y a dans la recherche de l’autonomie la quête d’exigence, d’élégance envers soi-même, le chemin pour plus de disponibilité aux autres». On essaie ?

Éditions Rustica, 80 pages

Roman
Diane Ducret; La meilleure façon de marcher est celle du flamand rose

Diane Ducret s’est faire remarquer en 2011 avec son ouvrage sur les Femmes de dictateur, un best-seller traduit en vingt-cinq langues. Elle nous avait interpellés avec son essai sur le sexe des femmes, La chair interdite, et convaincus avec un premier roman, Les indésirables. Et elle confirme avec La meilleure façon de marcher, qui raconte les aventures d’une jeune femme, Enaid, persuadée que les fées qui se sont penchées sur son berceau ont dû s’emmêler les pinceaux et qu’il existe une version de la loi de Murphy écrite spécialement pour elle : «Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera plus mal encore qu’on aurait humainement pu le prévoir». Et il est vrai que sa vie compliquée peut poser bien des questions. Face à ces obstacles, Enaid, comme chacun d’entre nous, peut décider de boîter toute sa vie ou, au contraire, de marcher en équilibre sur ses jambes fragiles avec grâce par le pouvoir de l’esprit, un humour décapant et le courage de rester soi. Comme un flamand rose.

J’ai lu, 320 pages

Histoire
José Luis Corral et Antonio Piñero; Le trône maudit

À la mort du tyrannique Hérode le Grand, deux de ses fils se disputent âprement le trône d’Israël. Cette lutte pour le pouvoir déclenche une terrible période de passion, de perfidie, de violence et de trahison. Tous deux veulent s’attirer la faveur de l’empereur Auguste, qui a toujours le dernier mot. C’est alors que survient un prédicateur rebelle dont les sermons sur le royaume de Dieu remettent en question la puissance de l’empereur de Rome et des prêtres juifs. Ces puissances que tout oppose s’unissent pour se débarrasser de cet homme. Son nom ? Jésus de Nazareth ! José Luis Corral, professeur d’histoire médiévale à la faculté de Saragosse et romancier reconnu, auteur notamment du Nombre de Dieu, et Antonio Piñero, professeur de philologie grecque à l’université de Madrid, ont imaginé un récit passionnant où la fiction se mêle à l’histoire et où l’on croise Salomé, Jean Baptiste ou l’empereur Caligula dans une histoire aux multiples rebondissements.

Éditions Hervé Chopin, 576 pages

Essai
Djamila Ribeiro; La place de la parole noire

Djamila Ribeiro, chercheuse en philosophie politique, est la référence du mouvement féministe noir au Brésil. Une approche qui ne crée pas de scissions, bien au contraire, mais rompt avec les ruptures créées par une société inégale. La philosophe réfléchit à la façon dont les oppressions de race, de genre et de classe s’entrecroisent. Avec un demi-million de suiveurs sur les réseaux sociaux, c’est une activiste de poids. Djamila Ribeiro actualise le féminisme de Simone de Beauvoir en l’appliquant à la femme noire et a théorisé le concept de place de la parole : Qui est autorisé à parler ? Sur quoi la femme noire peut-elle parler ? Et que se passe-t-il quand elle parle ? Dans cet ouvrage, la philosophe pointe la position critique de la femme noire : elle est l’autre de l’autre, à la marge du débat sur le racisme centré sur l’homme noir, et à la marge du débat sur le genre centré sur la femme blanche. 

Anacaona Éditions, 100 pages

Analyse
Doninique Cardon; Culture numérique

Dominique Cardon est directeur du Médialab de Sciences Po. Après s’être longtemps intéressé aux formes ordinaires d’expression dans les médias traditionnels, ses recherches portent aujourd’hui sur les usages des technologies de communication, notamment d’Internet, dans différents contextes et plus particulièrement sur une analyse sociologique des algorithmes du Web et des big data. Pour lui, l’entrée du numérique dans nos sociétés est souvent comparée aux grandes ruptures technologiques des révolutions industrielles. En réalité, c’est avec l’invention de l’imprimerie que la comparaison s’impose, car la révolution digitale est avant tout d’ordre cognitif. Elle est venue insérer des connaissances et des informations dans tous les aspects de nos vies, jusqu’aux machines, qu’elle est en train de rendre intelligentes. Si nous fabriquons le numérique, il nous fabrique aussi. Voilà pourquoi il est indispensable que nous nous forgions une culture numérique.

Sciences Po Presse, 432 pages

Polar
Paul Colize; Un jour comme les autres

«Suspense, émotion, humour… une plume unique». Ce n’est pas nous qui l’affirmons, même si nous sommes totalement d’accord, mais un connaisseur du genre, Michel Bussi ! L’écrivain belge Paul Colize, auteur du remarqué Un long moment de silence, revient avec un roman noir qui flirte avec la littérature générale. L’histoire ? Emily, traductrice littéraire et amoureuse des chiffes, vit en Italie. Seule depuis qu’Éric, son compagnon, a disparu. Seule depuis 614 jours. Elle passe ses jours à essayer de comprendre, sans pouvoir faire son deuil. Alain Lallemand, reporter d’investigation au Soir (un personnage réel), a connu Éric et va s’intéresser à sa disparition.

D’indices en suspicions, Paul Colize nous entraîne dans une enquête déroutante et parfois inquiétante. Mais, au-delà du thriller qu’on ne lâche pas avant la fin, Un jour comme les autres parle aussi de cette part d’ombre qui existe en chacun de nous, de ces secrets que l’on essaie de cacher et qui finissent toujours par réapparaître. Une plongée dans les profondeurs de l’âme humaine, servie par l’écriture subtile d’un grand romancier.

Éditions Hervé Chopin, 448 pages

Biographie
Anne-Sophie Constant, Jean Vanier Portrait d’un homme libre

Jean Vanier est connu dans le monde entier pour avoir créé l’Arche, qui compte aujourd’hui cent cinquante communautés sur les cinq continents, où vivent ensemble volontaires et personnes avec un handicap mental. Mais sait-on que le grand fondateur s’est engagé à treize ans dans la Royal Navy, avant d’abandonner la belle carrière militaire à laquelle il était promis comme son père, pour se lancer dans des études de philosophie et de théologie ? Ce n’est qu’en 1964 qu’il quitte l’enseignement pour créer, dans un petit village de l’Oise, un lieu de vie avec des handicapés. Nourrie d’une longue fréquentation des communautés de l’Arche et d’une connaissance intime de l’oeuvre de Jean Vanier, Anne-Sophie Constant brosse d’une plume vive le portrait de ce personnage hors-norme dans cette biographie qui nous amène jusqu’aux débuts de 2019.

Albin Michel, Collection poche Espaces libres, 256 pages

Roman
Serge Hazard; Vivre

Ancien Professeur d’EPS, conseiller technique auprès de cabinets ministériels, responsable de fédérations, rédacteur en chef de revues sportives, Serge Hazard a repris des études d’écologie à l’Université de Perpignan à 65 ans. Avec ce roman, il aborde le thème de la retraite. Un cap difficile à passer pour Christiane et Jean, qui ont repoussé cette situation jusqu’au maximum. Et ils abordent ce changement avec une appréhension, après une vie active. Un évènement médical grave comme cela arrive à beaucoup de gens va les faire prendre conscience que la retraite n’est pas la fin de quelque chose mais le début d’autre chose. Un nouvel apprentissage les attend. La fiction est pour l’auteur un moyen de faire prendre conscience aux lecteurs de la nécessité d’aborder cette étape importante comme une reconstruction.

KDP Editions, 108 pages

Humour
Stéphane Carlier; Le Chien de Madame Halberstadt

Baptiste, écrivain, a connu des jours meilleurs. Son dernier roman a fait un flop, sa compagne l’a quitté pour un dentiste et, à bientôt quarante ans, il est redevenu proche de sa mère. Il passe ses journées en culotte de survêtement molletonné, à déprimer dans son studio qui sent le chou… Jusqu’à ce que Madame Halberstadt, sa voisine de palier, lui demande de garder son chien quelques jours. Baptiste accepte à contrecœur et doit très vite se rendre à l’évidence : depuis que Croquette a franchi le seuil de son appartement, sa vie a changé du tout au tout. Pour son sixième roman, Stéphane Carlier signe un petit bijou intelligent, moderne, drôle, un brin loufoque, tendre et bienveillant. On s’attache à ce personnage qui nous ressemble tellement et qui nous montre qu’il suffit de peu de choses pour passer du désenchantement au simple bonheur de vivre.

Le Tripode, 176 pages

Beaux-arts
Patrick de Rinck et Jon C. Thompson; Le sens caché de la peinture

Comment regarder, comprendre et apprendre à aimer les chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture ? Une question à laquelle les auteurs apportent des réponses concrètes. La richesse iconographique et l’esprit de synthèse didactique de ce livre dévoilent au lecteur le sens caché des peintures en décryptant thèmes, références et symboles, et en racontant brièvement l’histoire des artistes qui les ont créées. En une double page habilement agencée pour chaque œuvre, les auteurs guident le regard du lecteur sur l’ensemble de la représentation puis, grâce aux nombreux détails reproduits ou aux créations de la même période, au cœur même de la peinture. Des encarts concis sur l’histoire, la mythologie, le folklore et quelques citations permettent, enfin, de compléter la compréhension des chefs-d’œuvre choisis. Des tableaux religieux du XIVe siècle aux autoportraits de Jean-Michel Basquiat et d’Andy Warhol, le lecteur trouve dans cet ouvrage une source d’information et d’inspiration.

Editions Hazan, 400 pages