C’est une phrase de Pierre Desproges, souvent mise à toutes les sauces. Dans une époque qui semble marquée par le retour d’un politiquement correct d’un nouveau genre, la question mérite pourtant d’être toujours posée.
Par Paul Rollin
La célébrissime affirmation a longtemps servi d’excuse à l’humour le plus douteux. Pourquoi ne pas oser une vanne raciste, sexiste, antisémite… puisque l’on peut rire de tout ? Depuis quelques années, elle est aussi utilisée en mode nostalgique : on ne pourrait plus rire de tout, justement. Nous serions rentré dans une époque dominée par le politiquement correct, avec une censure qui, pour ne pas être officielle, n’en est pas moins féroce. L’animateur Tex s’est vu remercier par France Télévisions après 17 années pour une blague de très mauvais goût. Jean-Marie Bigard, après une blague de tout aussi mauvais goût sur un plateau de télévision, a affronté une levée de boucliers, non seulement de la part des Internautes, mais également de professionnels, dont l’organisateur de sa tournée d’été. Un sketch de l’humoriste Laura Laune a été «coupé au montage». Et les campagnes, parfois très violentes sur les réseaux sociaux, les signalements aux CSA, les appels au boycott… se multiplient. Alors, sommes-nous réellement entrés dans l’ère de la bienpensance triomphante ?