Une culture réservée aux sexagénaires bourgeois qui cultivent l’entre-soi. Telle est l’image qui colle encore trop souvent au classique. Les artistes ont pourtant envie de toucher un public beaucoup plus large, quitte à devoir sortir de leur zone de confort.
Par Christian Charreyre

Tout le monde tente de nous convaincre que l’univers de la musique classique a bien changé, en nous présentant régulièrement de nouvelles icônes glamour, généralement jeunes, bien faites, talentueuses et totalement dans l’époque, à l’image du contre-ténor polonais, Jakub Jozef Orlinski, 28 ans, fan de chant lyrique et de break dance. Fabrice Raffin, sociologue et anthropologue, maître de conférence à l'université de Picardie, spécialiste de l'expérience esthétique, demeure dubitatif : «S’il faut employer autant d’artifices pour nous convaincre, c’est certainement parce que les chiffres sont têtus.