Il y a plus de 20 ans, Luc Bessson imaginait dans Le 5e élément que le ciel du XXIIIe siècle serait sillonné de taxis aériens. Une fiction qui devient réalité, mais sans Bruce Willis aux commandes, puisqu’il s’agit de drones sans pilotes.
Par Christian Charreyre

Serait-ce le nouvel Eldorado des entreprises de la tech mondiale ? Géants de l’Internet, acteurs traditionnels de l’aéronautique ou start-ups ambitieuses, tous sont sur les rangs et les annonces d’eVTOL (electric vertical takeoff and landing) se multiplient. eVTOL ? Des véhicules mi drones, mi hélicoptères, autonomes et capables de transporter des passagers. On compterait aujourd’hui plus de 80 projets en cours, plus ou moins avancés. Dans un monde marqué par la métropolisation (l’ONU estime que, d’ici 2030, 43 mégapoles afficheront plus de 10 millions d’habitants), la promesse d’un mode de déplacement urbain rapide et libéré des contraintes des embouteillages a de quoi faire rêver et séduire les investisseurs. Selon ses adeptes, les taxis volants permettront de diminuer le coût du logement, de réduire le bruit et la pollution, et d’améliorer les conditions de vie. Rien que ça ! Comme l’explique Remo Gerber, le directeur général de Lillium, une jeune pousse allemande qui a récemment plus de 90 millions de dollars, «travailler en ville tout en habitant à la campagne ne sera plus un rêve», avec des temps de trajet divisés par cinq. Séduisant sur le papier… même si le modèle économique reste encore à définir. Si la technologie semble au point, la rentabilité reste assez floue. «Notre appareil est déjà pleinement opérationnel. Il aurait pu être commercialisé dès 2018 mais le marché n’est pas suffisamment mûr», affirme Alex Zosel, cofondateur de Volocopter, un autre acteur allemand.

Au début des ascenseurs, il fallait quelqu’un dans la cabine pour rassurer les gens.

Mathias Thomsen, directeur de la mobilité urbaine chez Airbus