Marqué par ses origines délictuelles, l’art urbain fait se rencontrer deux mondes : celui de l’art élitiste des musées et galeries, avec celui de la rue, gratuit, accessible à tous, mais aussi fragile car potentiellement soumis à la destruction des autorités et/ou à la dégradation, au point d’être parfois protégé par des vitres sur certains murs ! Pour autant, peut-il et doit-il s’institutionnaliser ?

Difficile de trouver un point de départ précis au Street Art, et retracer sa genèse supposerait une homogénéïté du phénomène. Ce que l'on appelle aujourd'hui «l'art urbain» se confond avec l'humanité. A Pompéi, de nombreuses illustrations sur pierre ont été retrouvées, ainsi qu’à l’Agora d’Athènes et dans la Vallée des rois en Egypte. «Le Street Art prend ses racines dans l’art du muralisme. Que ce soit au Mexique après la Révolution de 1910 ou au même moment en Russie avec la propagande soviétique, cela fait plus d’un siècle que cette conquête urbaine existe. En 1943 à Los Angeles, les Chicanos par centaines inscrivaient en noir leurs noms sur les murs des Barrios pour gagner leur territoire», note Mathilde & Gautier Jourdain, fondateurs de la galerie d’Art urbain Mathgoth...