Qu’il s’agisse d’une enquête, d’un roman noir ou d’un thriller, de nombreux ouvrages paraissent en collant de très près à des affaires réelles. Une tendance qui peut donner le meilleur… ou le moins bon.
Par Daniel Faillet

Un roman policier est d’abord un roman, donc une oeuvre de fiction. Les personnages et les faits sont des inventions de leurs auteurs.
D’ailleurs, comme le dit la célèbre formule, «Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite». C’est évidemment une clause de style. Les écrivains trouvent leur inspiration dans la réalité. Anna Karenine n’est-elle pas née d’un fait divers, le suicide d’une jeune femme abandonnée par son amant, un voisin de Toltoï.

Impressionné par le corps déchiqueté de la malheureuse qui s’était jetée sous un train dans la petite gare de Lassenki, le grand romancier russe a imaginé le destin de son héroïne. Et les exemples sont multiples, de Sendhal à Arthur Conan Doyle, de Truman Capote à Norman Mailer. D’un autre côté, les journalistes et spécialistes de l’investigation sont de plus en plus nombreux à consacrer des ouvrages documentés sur les grandes affaires. Et le mélange entre les deux genres n’est pas rare. Le romancier trouve dans le fait divers une histoire plus riche et des personnages plus forts que ce qu’il pourrait imaginer ; l’enquêteur se prend à inventer les épisodes sur lesquels il n’a pas d’informations factuelles, voire même à imaginer ce qu’il croit s’être passé sans en avoir de preuves.

1991, Hannelore, la femme de Richard Klinkhamer, disparaît. L'écrivain néerlandais propose alors à son éditeur – qui refuse – un roman macabre présentant 7 manières dont il aurait pu commettre le meurtre et faire disparaître le corps. 9 ans plus tard, il avoue le meurtre.
Le cadavre d’Hannelore est retrouvé sous l'ancienne maison du couple.